A Marseille, le jeudi 11 mars 2021
A l’occasion de la visite dans les Bouches-du-Rhône de Mme Elimas, secrétaire d’Etat chargée de l’Education Prioritaire, les syndicats de la FSU (SNUEP-FSU pour les PLP, SNUipp-FSU pour les écoles, SNES-FSU pour les collèges et les lycées, SNEP-FSU pour le sport scolaire) ont été reçus par la conseillère sociale de celle-ci pour évoquer les problématiques liées à l’éducation prioritaire.
La FSU a plaidé pour un élargissement et un renforcement de la politique d’éducation prioritaire au regard de l’aggravation de la crise sociale dans le contexte. La situation justifie le retour ou l’entrée de plusieurs écoles, collèges, lycées, lycées professionnels, dans le périmètre de l’éducation prioritaire.
La conseillère a annoncé qu’il n’était plus prévu de revoir la carte de l’éducation prioritaire avant 2023 et que la révision de celle-ci se ferait en cohérence avec la révision de la carte des quartiers « QVP », quartiers politiques de la ville. Les labels REP + et REP seraient donc maintenus jusqu’à cette date. En conséquence, la conseillère explique que les CLA, contrats locaux d’accompagnement, n’ont pas vocation à se substituer aux REP, mais seraient conçus comme un dispositif supplémentaire ayant vocation à soutenir certains projets menés dans des écoles ou établissements ayant des caractéristiques proches de celles des établissements de l’éducation prioritaire. Les CLA ne doivent pas être compris comme un label supplémentaire mais comme un dispositif évolutif (contrats de 3 ans) de financement de projets ponctuels.
La FSU a souligné la nécessité de pérenniser les moyens afin d’inscrire les politiques éducatives dans la durée, et a souligné le risque de voir les CLA se substituer au label académique de l’éducation accompagné, qui justement a vocation à sanctuariser les moyens des anciens établissements ZEP, dont les lycées et lycées professionnels. La conseillère évoque pour l’académie un schéma de l’éducation prioritaire à 4 cercles : 3 labels (REP+, REP, Educ Acc), et un 4° cercle : les CLA.
En réponse au questionnement de la FSU sur les compensations concédées aux collègues en contrepartie de la pénibilité du travail en éducation prioritaire : la ministre confirme la fin du dispositif transitoire ZEP pour les lycées qui sont sortis de l’EP en 2015, l’attribution d’une IMP de « maintien du pouvoir d’achat » n’ayant pas vocation à perdurer au-delà de cette année scolaire (nous pensons qu’elle doit être proroger tant que la carte n’est pas revue), et évoque la possibilité de favoriser les promotions pour les collègues concernés par des CLA.
La FSU a dénoncé la concurrence déloyale des établissements du privé et fait valoir ses analyses sur la dégradation de la mixité sociale dans les établissement, souligné la détérioration de la Dépense Intérieure d’Education au fil des ans, plaidé pour le maintien des 18 journées de concertation dans les écoles REP + et proposé la prise en charge du forfait UNSS par les fonds sociaux, eu égard à l’importance éducative du sport scolaire dans les quartier défavorisés.
Nous avons en outre dénoncé l’opacité dans la gestion des crédits et des projets dans le cadre des Cités Educatives et alerté sur la dégradation du climat aux abords des établissements dans certains quartiers de Marseille et des villes du département, dans un contexte où la pandémie et la réduction d’activité des lieux de vie et de socialisation habituels ou officiels favorisait le développement de cadres de socialisation parallèle.
Les syndicats de la FSU, avec l’intersyndicale, appellent à se rassembler mercredi 17 mars 2021 à 14 h devant les DSDEN et jeudi 25 mars 2021 à 11 h devant le rectorat pour dénoncer l’insuffisance des moyens à la rentrée scolaire 2021.