Avertissement : la situation décrite dans le texte ci-dessous est imaginaire !… Mais si le train d’enfer des réformes engagées depuis 5 ans poursuit sa course folle dans la voie professionnelle, ce TRIP 2030 – Tremplin d’insertion professionnelle – pourrait devenir une réalité ! | |||
Souvenez-vous : il y a une douzaine d’années, en 2018, la phase 1 de la TVP (transformation de la voie pro) introduisait le chef d’oeuvre, la co-intervention, les familles de métiers. Puis la phase 2 a été mise en place en 2023 et 2024 : la RVP (réforme de la voie pro) imposait les BDE, le Pacte, la réforme de la carte des formations et les nouvelles grilles horaires de terminale bac pro. Aujourd’hui, en 2030, dans les nouveaux établissements de formation professionnelle, les « good TRIP » – tremplin d’insertion professionnelle – le TVE, tremplin vers l’emploi, est la nouvelle dénomination des ex-PFMP, période de formation en milieu professionnel. Les enseignants sont devenus des formateurs et les « élèves » sont dorénavant des supports TVE. Pour les plus chanceux, ce sont même des supports TVEA, tremplin vers l’emploi d’avenir, lorsque leur établissement est engagé dans la démarche du CNR (conseil national de la refondation). L’ambition unique est l’insertion professionnelle, en réponse aux besoins économiques locaux. Des RRH (responsables ressources humaines) sont invités aux « conseils de classe », devenus des conseils d’orientation, afin de recruter leur futurs collaborateurs (entendez leur futurs stagiaires TVEA). Depuis le passage au statut de formateurs, les « enseignants » participent bénévolement à ces conseils d’orientation. Ils ont pour mission, s’ils l’acceptent, de défendre ce qui reste d’un avenir scolaire pour les jeunes. La carte des formations est revue régulièrement. Acquis d’une lutte syndicale, elle est modifiée tous les 3 ans et non tous les ans. Les agences locales pour l’emploi décident en concertation avec les autorités académiques de l’adaptation « au plus près des besoins » de la mise en place des modules de formation. Les formateurs de disciplines professionnelles sont pactés avec l’éducation nationale et répondent, s’ils sont volontaires, aux besoins de formation pendant 3 ans, en tant que contractuel ou en position de détachement. Les plus anciens d’entre eux, ceux qui étaient auparavant titulaires de l’éducation nationale, ont eu le choix de devenir formateur soit dans une autre discipline (en fonction des besoins) ou une autre région académique, certains ont bénéficié d’aide à la mobilité (acquis d’une lutte syndicale), soit d’être en position de disponibilité dans le privé, le temps de la vacance de poste dans l’éducation nationale. Le volontariat, l’accompagnement RH et la concertation, outils du New Public Management, sont au coeur de cette profonde réforme des LP. La 3ème phase de cette transformation de la voie professionnelle aura pour ambition de constituer de vastes REP, réseaux d’équipe pédagogique, et non « réseau d’éducation prioritaire ». En effet, cette phase post Macron, va permettre de mettre fin à la stigmatisation des établissements « dits » difficiles. Le décrochage scolaire et le « pognon de dingue » que représentent les dispositifs tels que MLDS, FOQUALE, micro lycée, etc… n’est plus un problème : « si tu dévisses, décroche ton CDI ». Les BDE, bureau des entreprises, mission centrale dans la gestion des TVEA (tremplin vers l’emploi d’avenir), accompagnent ces élèves « dits » décrocheurs vers un maître d’apprentissage » formé qui saura forger le jeune selon les besoins de sa profession. Un effort conséquent de formation des personnels a été consenti : BDE, pactés, MA (maîtres d’apprentissage) ont bénéficié de dizaines d’heures de formation pour comprendre, soutenir et accompagner les jeunes afin que leur parcours TVEA soit une réussite pour tous. Ces parcours de réussite sont régulièrement valorisés lors des journées académiques d’excellence : les worldskills tours. Ainsi, l’académie de Normandie a mis à l’honneur le travail remarquable des apprentis bouchers du lycée JPP 2030 dans le cadre de leur chef d’oeuvre « le désossage le plus rapide du monde », en partenariat avec la ferme des mille vaches d’Abbeville. Bel exemple de coopération public-privé.
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