Notre enquête sur la mise en place de la réforme du Bac Pro dans l’académie d’Aix-Marseille a été lancée le vendredi 9 mai 2025. De nombreux questionnaires sont renvoyés par les collègues à partir de la plate-forme « Framaforms ». Nous publions sur cette page une sélection des témoignages, mise à jour régulièrement au fur et mesure que les formulaires complétés nous sont retournés.
Nous avons laissé le choix aux collègues de signer par leur prénom leurs contributions ou de rester anonymes, et d’indiquer ou pas leur discipline enseignée et leur commune d’affectation.
M. P., Enseignement Professionnel, 13
Beaucoup trop d’injonctions contradictoires. Peu de clarté sur ce qui doit être mis en place. Seul à se dépatouiller… Cela me semble compliqué de suivre les visites et d’assurer le Y en même temps. (Témoignage reçu le 11 mai 2025)
Agnès, Lettres-Histoire-Géo, Marseille, 13
Dans mon établissement, la mise en place de la réforme s’est faite sans aucune réunion de concertation. Pour les épreuves du Bac, les cours ont été neutralisés pour tout le monde. Concernant le parcours en Y, rien n’a été anticipé et donc rien n’a été proposé aux élèves qui ont choisi le stage par défaut. Très peu ont choisi une poursuite en BTS, et lus de 90% des élèves ont choisi le stage. Au lycée hôtelier ce sont les enseignants de pro qui placent les élèves en stage, ils croulent sous les demandes d’entreprises qui ont besoin de stagiaires gratuits pour fonctionner. (Témoignage reçu le 11 mai 2025)
N. N., Enseignement Professionnel, Marseille, 13
Une seule réunion a été organisée dans mon LP (avec présence obligatoire). Je n’ai pas de Terminales Bac Pro, mes élèves ne sont donc pas directement concernés mais quelques cours ont été supprimés en seconde et première Bac à cause de l’organisation des épreuves du Bac. (Témoignage reçu le 11 mai 2025)
Lionel, Maintenance motocycles, Marseille, 13
J’ai réussi à terminer le programme, mais le nouveau calendrier du Bac a posé des problèmes, tout comme l’organisation des CCF plus tôt dans l’année. J’estime entre 75% et 90% le nombre d’élèves qui partiront en « parcours insertion ». Depuis 2010 et le passage au Bac pro en 3 ans, chaque année je ressent d’avantage le sentiment d’être le seul à faire du CCF. Les autres élèves sont présents et poursuivent leur progression ! Alors qu’autour de moi, tout le monde fait du CCF ponctuel en laissant les autres élèves à la maison. Pourtant, je suis le premier détracteur du CCF. Mais je suis l’une des rares personnes à respecter les textes. Mais je me sens seul à me tirer une balle dans le pied devant le niveau de complaisance de mes collègues. Cette réforme a été totalement improvisée, avec des FAQ qui changent au gré du vent ! (Témoignage reçu le 10 mai 2025)
Une enseignante, PLP éco-gestion, Marseille, 13
J’ai quand même réussi à « boucler » le programme et à organiser les CCF, mais cette réforme a un impact négatif pour ma santé physique et mentale (stress, fatigue, surcharge de travail). Entre 25 et 50% des élèves veulent partir en stage, mais moins de la moitié a réussi à faire signer une convention. Mon LP est « centre d’examen » et a été complètement neutralisé pour permettre les épreuves. Anticiper juin c’est anticiper toute l’année ! Dans ma classe, 2 élèves sur 21 sont intéressés par rester au lycée, ils sont à bout. Ceux qui veulent gagner de l’argent choisissent le stage. (Témoignage reçu le 10 mai 2025)
J. C., Lettres-Histoire-Géo, Marseille, 13
Aucune concertation avec la direction quant aux répartitions des élèves et matières. Aucune réunion par équipe disciplinaire, pour construire ensemble des contenus adaptés. Aucun regroupement d’élèves en fonction des voeux de poursuite d’études, mais une simple division des effectifs par ordre alphabétique. (Témoignage reçu le 11 mai 2025)
Une enseignante, Enseignement Professionnel, 04
Il n’y a eu qu’une seule réunion pour préparer la réforme. Le changement de date des épreuves du Bac a énormément impacté mon travail, et je n’ai pas réussi à « boucler » tout le programme normalement. Pour mai-juin, mon emploi du temps a été profondément remanié, et à quelques jours du début du parcours, nous n’avons encore aucune information. Cette réforme a un effet négatif pour ma santé physique et mentale (stress, fatigue, surcharge de travail) (Témoignage reçu le 11 mai 2025)
Eric, Arts Appliqués, Salon de Provence, 13
Pour le parcours « poursuite d’étude », les heures de « cours » dans ma matiére ont été attribuées à des cours d’AUTONOMIE (présence en classe pour faire des heures d’étude, sans autorisation à faire cours). J’ai un bac+12 et je me retrouve à redevenir surveillant ! . (Témoignage reçu le 11 mai 2025)
Pascale, Lettres-Histoire-Géo, Vitrolles, 13
Dans mon établissement, il n’y a eu aucune réunion pour préparer la réforme. La date avancée des épreuves a eu un impact négatif sur mes cours, même si j’ai réussi à boucler les programmes. C’est la course pour les collègues d’enseignement pro ou de langues et la désorganisation pour les autres. J’estime que plus de 90% des élèves ont choisi le stage de 6 semaines. Plusieurs élèves de mes 2 classes de terminales envisagent un BTS, mais aucun ne souhaite rester au lycée pour le préparer. Certains vont partir en vacances et ne seront ni en stage, ni en cours. Il sera impossible de faire les 6 semaines d’affilée à cause des épreuves de PSE et l’oral de projet. (Témoignage reçu le 10 mai 2025)
Julien, GCCE, Lycée des métiers Domaine Eguilles, Vedène, 84
Plusieurs réunions ont été imposées avec présence obligatoire et l’organisation de l’établissement a été profondément modifiée, ainsi que mon emploi du temps. De 25% à 50% des élèves devraient partir en stage. Comme depuis 20 ans, le ministère organise le sabotage de la voie professionnelle et sa privatisation. Les réformes ne font qu’aggraver les inégalités et n’ont de cesse de niveler par le bas. La mise en place de la réforme ne change rien à ce qui pouvait déjà se faire dans certain établissement. Là encore ce n’est que de la poudre aux yeux ! Ces 6 semaines supplémentaires n’ont aucun sens et ne servent pas à insérer davantage. La plupart des jeunes ont déjà fait 20 semaines… (Témoignage reçu le 10 mai 2025)
Une enseignante, Lettres-Histoire-Géo, Marseille, 13
À ce jour 10 mai, nous n’avons aucune info sur nos futurs emplois du temps ou regroupement de classes. Aucune info. (Témoignage reçu le 11 mai 2025)
Christine, Lettres-Histoire-Géo, Marseille, 13
L’organisation du parcours différencié a été faite dans mon lycée au cas par cas : tout repose sur l’enseignant qui doit tout faire. La mise en place du parcours insertion rend difficile le retour des élèves en classe. Cela a un effet négatif sur l’organisation et la qualité du travail pédagogique, et sur la santé des enseignants. (Témoignage reçu le 11 mai 2025)
S. R., Enseignement Professionnel, Marseille, 13
Nous n’avons qu’une seule réunion (avec présence obligatoire) pour la préparation du parcours différencié. L’organisation de l’établissement a été profondément modifiée et mon emploi du temps a été changé. Moins de 10% des élèves ont choisi le stage. J’ai dû organiser mes CCF plus tôt et cela a posé des problèmes. Je constate une grand manque de motivation des jeunes sur le principe. Tout cela est très coûteux et sans échange constructif avec le système productif. (Témoignage reçu le 11 mai 2025)
Une enseignante, SEP LPO Fourcade, Gardanne, 13
Nous avons eu plusieurs réunions pour préparer la réforme, l’organisation de l’établissement a été profondément modifiée, et mon emploi du temps a été profondément remanié. Cela a été très compliqué pour définir le contenu des modules. Je trouve que tout cela a un impact négatif sur l’organisation et la qualité de ma mission pédagogique. Moins de 10% des élèves ont choisi de partir en stage. (Témoignage reçu le 10 mai 2025)
Une enseignante, Filière tertiaire (Commerce Vente), 13
L’avancée des épreuves en mai a posé des difficultés, mais j’ai quand même réussi à finir le programme. J’ai dû organiser mes CCF plus tôt mais cela n’a pas posé de problèmes. Je pense que 50% à 75% des élèves ont choisi le parcours en stage. Une majorité d’élèves souhaitent le parcours insertion, mais jusqu’à aujourd’hui une incertitude sur leur acceptation.Tout cela a un impact négatif sur l’organisation et la qualité du travail pédagogique. Complexité due à la durée raccourcie des PFMP et à l’organisation des visites de stages pour faire l’évaluation E 33. Trois semaines c’est trés serré en termes de planning. Surtout avec les autre niveaux présents en classe. Le parcours Poursuite d’étude a été assez lourd à mettre en place et rempli d’incertitudes et de non réponses. (Témoignage reçu le 10 mai 2025)